Ressentiment, colère, malaise, honte, angoisse, crainte, désespoir… autant de « passions tristes » qui diminuent, selon Spinoza, notre « puissance d’agir ». Logées au plus profond de nous-mêmes, elles ne relèvent pas uniquement de la psyché, mais aussi d’un malaise social, d’un « malaise de culture » comme Freud lui-même l’a nommé.
Comment comprendre ces passions tristes qui se retournent parfois individuellement contre soi (dépression, burn-out) ou contre un ennemi imaginé (populismes de toutes sortes, complotisme, etc.) ? Passions tristes qui suivent les craintes de notre temps comme celles de l’avenir écologique de nos sociétés (éco-anxiété).
Mais surtout comment accompagner en travail social ou éducatif, dans la vie courante aussi, la fatigue d’être soi et le renoncement à agir en évitant ainsi qu’il se transforme en violence contre soi ou les autres ? Nous nous demanderons, lors de cet atelier philo-socio, comment faire de l’étrangeté de ces passions et du malaise qu’elles produisent en miroir sur nous, une boussole pour agir.